Kasaï oriental : le diamant ne profite ni aux Kasaiens ni aux Congolais

Par Justin Kadima

Un rapport de l’Observatoire des ressources naturelles sur l’exploitation du diamant au Kasaï oriental indique que le diamant ne contribue pas au développement de la province ni du pays. Moins encore les communautés locales ne profitent de rien.

Ce rapport a été dévoilé le mardi 26 octobre dernier. Il est intitulé : « A qui profite le diamant du Kasaï -Oriental » ? Les auteurs de ce document ont examiné l’exploitation du diamant par la Miba, la Sacim et par les populations. Après des analyses approfondies, ils sont arrivés aux conclusions que le diamant ne profite pas à personne.

« Nous avons essayé d’examiner tous les contextes. Pas seulement à la Minière de Bakwanga (MIBA), mais également ce qui est fait par la SACIM et l’exploitation artisanale. Les trois aspects combinés montrent en réalité que, le diamant ne profite, ni à l’Etat congolais, ni à la MIBA, ni à la population », a déploré, Georges Bokondu Mukulu, directeur du programme de SARW.

Mais à qui donc profite le diamant de la province ? Georges Bokondu pointe du doigt le gouvernement congolais qui est réticent pour investir dans la Miba, la seule société qui constitue le poumon économique de la province.

« Il y a beaucoup de tentatives du gouvernement, d’injecter de fonds, mais, ça ne marche toujours pas. C’est comme s’il y a une abstention manifeste de ne pas développer une industrie, qui ne peut pas seulement épauler l’économie du pays, mais, qui va aussi donner de l’emploie aux jeunes et contribuer ainsi au changement de vie de nos populations.», explique-t-il.

A défaut de l’investissement du gouvernement central, on assiste au pillage des ressources par des personnes appelées « suicidaires», explique le directeur du programme de SARW.

« Les artisanaux qu’on appelle, les ‘’suicidaires’’ entrent dans les puits, ils tirent des gisements au vu et au su de tout le monde et on n’a jamais réussi à arrêter ce phénomène. Même si ce n’est pas le capital du Congo parce qu’on n’a pas d’argent, c’est-à-dire que, l’emploi sera-là, les taxes vont être payés et l’économie va renaitre », fait savoir Georges Bokondu.

Au Kasaï oriental, le phénomène «suicidaires» existe depuis des années. Ce sont des bandits qui s’accaparent des carrés miniers au moyen des armes. Ils ont toujours opéré au polygone et dans d’autres mines de la province. Les efforts pour mettre fin à ce phénomène s’avèrent vains. Car, les creuseurs artisanaux rapportent qu’ils ont l’habitude de les rencontrer. Ils sont, eux aussi, extorqués. Parfois, certains sont tués par balles.

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