Par Andy Mbengay
La Ministre des mines, Antoinette N’Samba Kalambayi a effectué du 6 au 16 Mars 2022 aux Etats-Unis, une mission pour rencontrer différentes parties sur les questions liées à l’approvisionnement en minerais.
La première étape a eu lieu à Washington tandis que la deuxième à New-York.
Au niveau de Washington, Madame la ministre a pris langue avec les officiels du gouvernement américain et des privés. Invitée par Responsable Business Alliance, la patronne des mines a élargi le cercle pour discuter aussi avec le gouvernement américain. Pour RBA, dans le cadre de la transition énergétique des minerais critiques tel que le cobalt jouent un rôle important au niveau international. C’est pourquoi des différentes parties prenantes publiques et privées sur le plan interne ou international réfléchissent pour trouver un consensus sur un seuil d’acceptabilité du cobalt de provenance de la production artisanale. Il est question de définir un minimum afin de permettre à ce que le Cobalt de la RDC issue de la production artisanale représentant 1% de la production nationale soit accepté sur le plan international.
Dans cette optique, il y a eu des échanges avec RBA qui agissait au nom de Global Batterie Alliance qui a une sous-composante appellée Cobalt Action Pathners CAP.
Cependant, RBA essaie de réglementer en tant que corporation de tous les consommateurs finaux regroupés en son sein au nombre de 480 entreprises de manufacture, notamment: Google, BMW, Aple… Ces utilisateurs finaux usent des substances minérales pour en faire des biens de consommation (téléphone, voiture, avion).
En outre, RBA organise des formations et met en place des programmes d’audit sur l’approvisionnement responsable fondé sur les guides de l’OCDE portant sur un approvisionnement responsable des minéraux provenant des zones en conflits à haut risque.
La Ministre des mines a, au cours de ces échanges, saisi cette opportunité pour exposer sur le seuil de l’acceptabilité du Cobalt et d’autres questions techniques, notamment les audits, l’assistance technique que ces différentes entreprises manufacturières peuvent apporter au Ministère des Mines et à la RDC. A la fin de cette séance de travail, il a été mise en place une équipe d’interface qui devra travailler entre le Ministère des Mines et lesdits consommateurs finaux.
Avec les officiels au Département américain, la patronne des mines a pris part à une table ronde réunissant un échantillon du Gouvernement américain dans son ensemble, des ministères et organismes qui opèrent dans le cadre de la coopération RDC-USA dans le domaine des mines. Cette rencontre était présidée par le Sous-Secrétaire d’Etat américain en présence des 15 représentants dont celui de la Maison Blanche, de l’USAID. Après cette étape, de manière particulière, le numéro un (1)des mines a eu quelques rencontres avec des représentants des organismes. Parmi les activités, l’on note aussi la finalisation du MOU au Département d’Etat. Antoinette N’Samba Kalambayi s’est par ailleurs, entretenue avec la sous secrétaire d’État Américain chargée du travail. Il était question de la poursuite des pourparlers entamés à Kinshasa concernant la formation des 200 inspecteurs de la capitale et des provinces. Un protocole a été signé quant à ce, en vue de renforcer les capacités des inspecteurs des Mines.
Au Département de travail, la question sur le travail des enfants avec le projet SISTEMA, COTECO de Kolwezi a été évoqué. Un autre échange fructueux s’est tenu avec l’USAID via Global community qui assiste l’USAID dans l’implémentation de l’ITOA.
La Ministre nationale en charge des mines de la RDC, Antoinette N’Samba Kalambayi a en outre pris langue avec les représentants de certains organismes spécialisés dans la sécurité, notamment la Security Exchange Commission (gendarme de la bourse), Général Comptabilité Office (auditeurs qui suivent la mise en œuvre de la loi). Avant de quitter Washington, la dame de fer a reçu le Prof Jean Bele, initiateur d’un projet intégré comprenant beaucoup de segments; il est plus connu comme le patron de la marque (OKAPI qui comprend des portables et des tablettes made in Congo. Il a expliqué son projet intégré dont la fabrication des éléments électroniques, et des panneaux solaires. Le Prof Jean Bele puisque c’est de lui qu’il s’agit, voudrait installer des usines de fabrication en RDC son pays et en même temps y installer des usines pour la transformation locale des matières premières, faisant partie des éléments entrant dans la fabrication des appareils.
La 2e étape à New-York, comporte deux grandes activités. La Ministre Antoinette N’Samba Kalambayi a été invitée à participer à une réunion du comité de sanction des Nations-Unies sur la RDC. Elle a présenté un discours où elle a rélevé les fléaux qui gangrènent le secteur minier dont l’exportation frauduleuse de l’or issu de l’exploitation artisanale. A cet effet, elle a demandé à ce qu’on puisse relancer les négociations avec les Emirats Arabes-Unis pour finaliser les négociations entamées depuis avril 2018, les quelles négociations ont été interrompues à cause de la Covid-19.
Pour ce faire, la Ministre des Mines a également demandé au comité des sanctions de relancer les négociations avec AETA pour que le transport de l’or par la voie aérienne soit certifié, en tenant compte des règles de traçabilité, en vue de parvenir à un approvisionnement responsable.
Il sied de souligner que, la mission de la ministre des Mines au pays de l’oncle Sam a rencontré des échos favorables dans la mesure où, elle a fait un plaidoyer et sa voix a été entendue. Pour preuves, les États-Unis d’Amérique ont imposé des sanctions à l’encontre du raffineur Belge Alain Goetz dont les compagnies achètent de l’or provenant des zones en conflit, occasionnant ainsi l’exportation illicite de l’or en RDC. A ce sujet, la France a déjà préparé la résolution sur l’exportation illicite du raffineur Belge, à soumettre au comité des sanctions du conseil de sécurité des Nations-Unies.