Par Andy Mbengay
Thème: Recherche Scientifique, technologique et industrielle en République Démocratique du Congo: Bilan et perspectives pour soutenir le développement
La recherche scientifique, technologique et industrielle (RSTI) est indéniablement un moteur du développement, pour avoir catalysé, entre autre, les quatre révolutions industrielles et porté la croissance économique des pays ainsi que l’amélioration du bien-être des populations au cours des dernières décennies. Malgré ses immenses ressources naturelles, minérales, énergétiques et forestières, la République Démocratique du Congo est l’un des pays les plus pauvres au monde ; la cause principale de la pauvreté généralisée est la faible productivité ayant pour conséquence un taux élevé du chômage et du sous-emploi. La mise en valeur de ces ressources naturelles nécessite l’apport important de la RSTI.
La RD Congo n’a pas profité de la contribution majeure de la science, de la technologie et de l’innovation qui a permis, ces derniers trente ans, à des milliers de personne dans les pays émergents de sortir de la pauvreté. Ainsi, le renforcement rapide des capacités dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation (STI) permettra d’éliminer la pauvreté et les contraintes structurelles, de générer une croissance et de parvenir au développement durable et aussi d’atteindre les objectifs de développement durable de 2030.
En effet, la science et la technologie jouent un rôle important dans le processus de développement des nations. Plusieurs défis se posent au développement selon les réalités de chaque pays.
Les pays développés ont sû tirer profit des avancements de la science et de la technologie pour les appliquer à l’émergence et au développement des différents secteurs de leur vie nationale.
Dans un passé plus ou moins lointain, la RSTI avait mis la RDC dans une position de leadership sur plusieurs plans de la recherche et développement.
Pour ce faire, dès l’indépendance en 1960 jusqu’au début des années 1980, les universités congolaises, suffisamment financées par l’Etat, jouissaient d’une bonne réputation sur le continent et leur secteur de recherche était très actif et dynamique.
Le rayonnement scientifique du pays était palpable ; d’ailleurs le pays était parmi le tout premier en Afrique à avoir un réacteur nucléaire de recherche. Cette dynamique scientifique dans le pays s’est arrêtée avec la crise économique au milieu des années 1980, conséquence due à une mauvaise gouvernance et au suivi des mesures d’ajustement structurel de la Banque Mondiale.
La baisse très sensible du financement par l’Etat dans le secteur éducatif et de recherche a entrainé la baisse de la qualité de l’éducation, l’abandon de la recherche suite à la démotivation des enseignants et des chercheurs, car en RDC, les enseignements de la Sciences et de la Technologie ainsi que leurs applications pratiques au développement sont du ressort des Universités, des Instituts d’Enseignement Supérieur et des Centres de recherche.
Dans le même ordre d’idées, les solutions aux problèmes congolais sont plutôt dictées par des institutions étrangères, ce qui crée la méfiance entre les chercheurs nationaux et les décideurs politiques et d’autres partenaires au développement.
La promulgation de la Loi-cadre n°14/004 du 11 février 2014 de l’Enseignement National a semblé donner l’impression qu’une ère nouvelle pointait à l’horizon, que la maîtrise et le contrôle de la science et de la technologie seraient les facteurs essentiels de la puissance économique de la RDC. Fort est de constater qu’en dépit de cette loi, les universités congolaises ne cessent de s’exclure des grands défis du développement et demeurent incapables de produire des connaissances nécessaires pour une croissance économique positive et inclusive dans notre pays. D’où, aujourd’hui, la RSTI semble déconnectée du développement socio-économique du pays.
Par conséquent, il convient aux chercheurs d’examiner et de faire l’état des lieux de soixante années (depuis l’indépendance jusqu’à présent) de recherche scientifique, technologique et industrielle en RDC, d’évaluer l’impact de la RSTI sur le développement et la croissance économique afin de proposer des pistes pour le développement durable.
C’est dans ce cadre que l’Académie Congolaise des Sciences (ACCOS) et l’Association Congolaise pour l’Avancement de la Science, la Technologie et l’Industrie (ACASTI) organisent un Congrès National virtuel à Kinshasa autour de la thématique
« Recherche Scientifique, Technologique et industrielle en République Démocratique du Congo: bilan et perspectives pour soutenir le développement».
Cette réflexion arrive à point nommé au moment où la pandémie à COVID-19 a entrainé l’effondrement des économies et renforcé l’idée de développer et maintenir des structures nationales adéquates dans tous les domaines de l’environnement socio-économiques y compris les domaines de la santé, de l’informatique et de l’emploi. La RSTI permettrait à la RDC d’y parvenir et de prétendre atteindre le statut de pays émergent ciblé pour 2030.
Le congrès vise à rassembler les scientifiques congolais afin qu’ils se connaissent mieux et participent à la formulation et la mise en œuvre d’une stratégie en matière de RSTI qui répondent mieux aux besoins de développement inclusif et durable de la RDC.
Cette démarche revitalisera la RSTI dans les universités, les institutions de recherches publiques et privées ainsi que les centres de recherche, tout en encourageant sa pertinence pour le développement durable du pays.
En guise de participation active, voici le lien: https://forms.gle/13LzAN2squ9GP6839
Ci-dessous, le programme des activités